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Révolution digitale : comment replacer l’humain au cœur de la transformation ?

Les entreprises qui réussissent leur transformation numérique ne se contentent pas de déployer des outils, mais prennent également soin de l’aspect émotionnel et humain du changement. Grâce à l’intelligence émotionnelle, elles peuvent mieux comprendre et gérer les résistances, maintenir l’engagement des équipes, et garantir une transition fluide et réussie.

Réussir le changement : l’art de l’accompagnement humain

Pour réussir une transformation technologique, il ne suffit pas de déployer de nouveaux outils. Le véritable défi réside dans l’accompagnement humain et émotionnel du changement. En impliquant les équipes dès le début, en identifiant des “Change Champions” pour fédérer autour du projet et en proposant des formations continues adaptées, les entreprises augmentent leurs chances d’adhésion et de succès. Un leadership empathique, combiné à une communication transparente et proactive, permet de transformer les résistances en opportunités d’évolution. C’est en plaçant l’humain au centre du changement que la transition digitale devient non seulement acceptée, mais aussi désirée.

En effet, les résistances humaines sont souvent la première cause d’échec des projets de digitalisation. Peur du changement, perte de repères, crainte de l’obsolescence de compétences… Autant de freins émotionnels qui impactent l’adoption des nouveaux outils. Pour réussir cette transition, il est donc indispensable de prendre en compte l’aspect humain et d’accompagner les équipes tout au long du processus. C’est précisément ce défi que nous allons explorer avec David Reboux, expert en stratégies digitales.

Rencontre avec David Reboux
Une rencontre avec David Reboux, 20 ans d’expertise dans les stratégies digitales

Quels sont, selon vous, les principaux défis humains rencontrés dans une transformation technologique, et comment y faites-vous face ?

Je dirais qu’il n’y a qu’un seul grand défi, mais qui va en imbriquer plein de petits : c’est juste d’embarquer l’humain. La transformation digitale, qu’on va lier à l’innovation finalement, est faite et utilisée par des humains. On peut essayer de faire évoluer digitalement une entreprise, si il n’y a pas d’humains pour opérer ce changement derrière, pour utiliser et bénéficier de ce changement, cela ne peut pas fonctionner. Il y a plein de considérations à prendre en compte qui sont humaines et psychologiques. C’est vraiment cette partie-là : prendre l’humain et l’embarquer dans le projet, c’est indispensable.

La transformation digitale c’est un projet qui se construit, cela va imbriquer plusieurs services d’une entreprise. Il faut savoir identifier dans chaque service des personnes sur qui on va pouvoir se reposer et construire cette stratégie, par le biais de réunions par exemple. Grâce à ces réunions, on va pouvoir notamment identifier des personnes réfractaires au changement. Généralement, elles le sont pour plusieurs raisons : perte de confiance, diverses craintes, peur de perdre des acquis, peur de la perte d’intérêt pour son propre travail à cause de l’innovation technologique, etc. De ce fait, on est vraiment dans un processus de construire la stratégie autour de ces profils, via notamment la formation, pour permettre à ces personnes aussi d’embarquer dans le projet.

Quels outils ou méthodologies utilisez-vous pour impliquer les équipes dans le processus de transformation ?

J’utilise la méthode de Kotter, qui est un professeur à Harvard et qui a théorisé la conduite du changement dans les années 90, qui permet d’avoir vraiment les bases pas à pas étape par étape. Mais si on parle vraiment de la partie d’embarquer l’humain dans le projet, cela passe vraiment par des sessions de brainstormings, par des réunions de présentations où je mixe les personnes des différents services. L’idée pour moi, n’est pas forcément de commencer par présenter service par service. Ainsi, cela crée de l’émulation et cela évite que les services se retrouvent ensemble à avoir les mêmes points de friction. Ayant une personne de chaque service, on évite la multiplication et la généralisation des points de friction puisque l’on a un échange qui est plus personnel.

Pouvez-vous partager un exemple concret où une approche humaine a fait la différence dans la réussite d’un projet ?

Dans un cas personnel, j’ai travaillé pour Nivea lorsque j’étais en agence. On a opéré pour eux un projet de transformation digitale autour de la nécessité d’internaliser la rédaction de contenu, pour les blogs et les réseaux sociaux, dans un souci de cohérence éditoriale et de performance digitale. Ce qui était le plus compliqué, c’était d’embarquer la DSI, car il fallait qu’ils retravaillent tout le back office du site pour que l’on permette aux personnes de s’approprier la création de contenu et d’appliquer les normes de référencement naturel. Là où on estime avoir eu un succès, malgré le temps que cela à pris, c’est lorsqu’on a organisé des réunions de travail avec la DSI en exprimant clairement nos besoins. Cela a pris du temps à les convaincre. Ce que je retiens de cette expérience, ce n’est pas tant l’idée de génie qui a permis de les convertir mais la patience. Et finalement si on doit retenir quelque chose dans un projet, c’est d’un côté le leadership avec l’empathie et de l’autre la patience.

Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui commence sa transformation digitale et qui souhaite placer l’humain au centre ?

Impliquer des personnes dans un projet digital : cela commence par anticiper et informer. C’est pouvoir mettre le doigt sur une actualité qui est potentiellement dangereuse pour l’entreprise, c’est-à -dire faire comprendre la nécessité et le besoin de cette transformation. Si l’équipe sent que ce projet est légitime, le projet fonctionnera mieux. Ne pas hésiter de ce fait à préparer le terrain avec une communication transparente : si les résultats sont mauvais et que cela va nécessiter de la transformation digitale, être honnête avec l’équipe et par la suite se faire accompagner si besoin, en sollicitant non seulement des ressources internes mais aussi externes. Il n’y a rien de pire que de vouloir tout mettre en place tout seul, par pure fierté.

Retrouvez David Reboux sur LinkedIn

Intelligence Émotionnelle : Un levier clé pour accompagner le changement
L’intelligence émotionnelle : un levier clé pour accompagner le changement

L’intelligence émotionnelle désigne la capacité à reconnaître, comprendre et gérer ses émotions tout en étant capable de percevoir et d’influencer celles des autres. Popularisé par Daniel Goleman, ce concept repose sur cinq piliers : la conscience de soi, la maîtrise de soi, la motivation, l’empathie et les compétences sociales

L’intelligence émotionnelle aide les leaders à comprendre et à surmonter les résistances au changement, souvent liées à des peurs inconscientes (perte de repères, d’autonomie…). En développant l’empathie et l’écoute active, ils instaurent un climat de confiance favorisant l’adhésion et l’engagement. En misant sur un leadership empathique et une communication transparente, les entreprises transforment les résistances en opportunités, tout en renforçant la culture d’innovation et la résilience face aux évolutions technologiques.

Culture d’entreprise et bien-être : des leviers indispensables

Au-delà de l’aspect technologique, la transformation digitale impacte profondément la culture d’entreprise et le bien-être des collaborateurs. En alignant la transition numérique avec les valeurs internes et en instaurant une culture de l’innovation agile, les entreprises créent un environnement propice à l’acceptation du changement. Par ailleurs, le bien-être des équipes ne doit pas être négligé : prévenir le burnout, offrir des espaces de décompression, et mettre à disposition un support psychologique sont autant de mesures qui favorisent une adoption sereine des nouvelles technologies. Lorsque les collaborateurs se sentent soutenus et compris, ils deviennent des acteurs engagés du changement.

Le leadership transactionnel, axé sur les résultats immédiats et la performance, repose sur des échanges clairs : récompenses en cas de succès, sanctions en cas d’échec. S’il est efficace pour des tâches structurées, il montre ses limites dans un contexte de transformation. À l’inverse, le leadership transformationnel privilégie une vision à long terme, en inspirant et en engageant les équipes autour du changement. En favorisant l’innovation, l’autonomie et l’intelligence émotionnelle, il crée un environnement propice à une transition durable et acceptée. Pour réussir une transformation technologique, il est donc essentiel d’adopter cette approche centrée sur l’humain.

 

Mesurer l’Impact Humain dans une Transformation Technologique
Évaluer l’engagement humain pour une transformation réussie

Les indicateurs classiques (productivité, ROI) offrent une vision incomplète du succès d’une transformation. Il est essentiel d’intégrer des KPIs émotionnels pour mesurer l’engagement et le bien-être des équipes. L’implication des collaborateurs, leur satisfaction (via enquêtes internes) et leur participation aux initiatives de changement reflètent leur adhésion. Ces données permettent d’ajuster la stratégie, d’anticiper les résistances et de faciliter l’adoption des nouvelles technologies.

Réussir la transformation digitale avec une approche globale

Pour mener à bien une transformation technologique, il est indispensable de prendre en compte l’ensemble des dimensions humaines, émotionnelles et culturelles. La réussite repose sur une approche holistique où l’humain est à la fois le centre et le moteur du changement. En combinant intelligence émotionnelle, accompagnement personnalisé, communication transparente et soutien au bien-être, les entreprises créent un terreau fertile pour l’innovation et la résilience.

Pour structurer cette transition, il est essentiel d’adopter un cadre méthodologique global. La méthode Kotter aide à définir une vision et à mobiliser les équipes, tandis que ADKAR (Awareness, Desire, Knowledge, Ability, Reinforcement) accompagne le processus d’adoption du changement. Le Design Thinking place l’utilisateur final au cœur des solutions, garantissant une transformation centrée sur ses besoins. Enfin, les méthodes agiles favorisent une adoption progressive et itérative, réduisant les résistances et permettant des ajustements continus.

En intégrant ces approches, les entreprises transforment la transition digitale en un processus fluide et engageant, non seulement accepté mais aussi vecteur de performance durable.

Par

Marjorie
Chargée de communication & marketing

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